Said Boustany - Une sommité libanaise

Ecrivain Libanais. Il est né en 1922 à Marj-Barja (Kaza du Chouf) Liban. Après des études chez les Pères Jésuites au collège secondaire et à l’université, il fut professeur dans plusieurs universités à Beyrouth (Faculté des lettres de l'université Libanaise, Institut des Lettres Orientales de l'Université Saint-Joseph, Grande Ecole militaire, Ecole des Sciences Economiques et à la Faculté de Lettres de l’Université Saint-Joseph).

Il fut nommé inspecteur des écoles, puis enseigna à l’Ecole Normale Libanaise. Pendant la guerre civile libanaise, une injustice toucha les étudiants des régions Est de Beyrouth; ils fûrent privés d'université pendant plusieurs années, du fait que les batiments universitaires se trouvaient exclusivement dans les régions Ouest. Il fonda alors, avec l'aide de Bachir Gemayel et de Camille Chamoun, les sections Est de l'université Libanaise, qui ouvrirent leurs portes devant les étudiants de cette partie du Liban. Dans la tradition de la famille Boustany, véritable dynastie du royaume des lettres depuis plusieurs générations, ses activités d’enseignement l’amenèrent à composer des manuels scolaires et universitaires, et à donner de nombreuses conférences au Liban et à l’étranger.
Il écrivit, à la demande du Professeur Fouad Ephrem Boustany, de nombreux articles, participant ainsi, modestement certes, à la parution de l' encyclopédie en langue arabe [Da’irat-al-Ma’arif] (dont la majorité des articles étaient rédigés par le professeur Fouad lui même). Il a aussi écrit de nombreux articles d’érudition ou de critique littéraire dans différents journaux et revues.

En effet, Said Boustany commença sa carrière a 17 ans, en 1939, période à laquelle il entra chez les pères antonins en tant que enseignant de la langue latine aux moines, pendant une durée de 3 ans. un de ses élève me raconta que, pour tenir la classe devant des élèves de 20 ans, alors qu'il n'en avait que 17, il leur promettait qu'à la fin de chaque heure de cours, il leur jouerait dix minutes de flûte de berger, instrument qu'il maitrisait aussi bien que la langue Latine, qu'il parlait couramment à 17 ans. depuis cette date, et partout on a loué l'humaniste, le conférencier de classe, l'éminent professeur, le Doyen de Faculté et le grand homme de lettres.
La Biographie de cet écrivain Educateur est jalonnée d'événements sensationnels où s'affirment, souvent le merveilleux courage et la ténacité du Libanais de la haute montagne. Il doit sa célébrité autant à ses activités culturelles et éducatives qu'à la valeur de ses écrits et de son talent. En cela, Said Boustany, ne dérogea pas aux traditions de la famille Boustany dans l'influence du développement de la langue Arabe. Parallèlement Said Boustany mène une vie familiale discrète et paisible, attachée aux valeurs paysannes d'ou il émanait, et privilégiant les week ends au village natal de Marj, plutôt que dans les salons mondains de Beyrouth, tout en sachant magistralement associer les deux vies. C'est un chef de famille d'une rare compréhension et d'un rare dévouement. Il décéda à Beyrouth le 30/04/1977, et fut inhumé dans son village natal auquel il a été tant attaché.

Said Boustany - Ses proches

Sa famille: Dalal, son épouse, et Walid et Raif, ses deux enfants La famille proche: Ses frères: Ramez, l'ainé, Halim, le second, et Adib le cadet.

Ramez - Le Courageux, a fait carrière, d'abord à la société de l'électricité du Liban, puis a émigré au Koweit aidé en cela par son cousin lointain Emile Boustany, grand homme d'affaire, propriétaire de plusieurs sociétés au Golf persique et en Afrique.

Ramez était un grand poète populaire, et excellait dans le "Zajal"; il acquit le titre prestigieux de "Prince du Zajal au Liban" (Amir Az-Zajal), à la suite du décès de "Chahrour al-Wadi" qui possédait ce titre avant lui.

Halim - Sens de L'Honneur. C'était un homme qui avait profondément le sens de l'honneur. Il excellait dans l'art de la menuiserie, et était devenu maître dans la confection des outils nécessaires au labour et autres outils agricoles, notamment les araires (Siddan), et le tribulum (mawraj).Une planche à dépiquer est un panneau en bois, presque rectangulaire, utilisé autrefois pour le battage ou dépiquage des céréales.

Adib - Le Bon- La Bonté était associée à son nom. De tous ses frères, c'était lui qui a le pkus, hérité de la bonté et générosité de coeur de son père Salim. Probablement le plus studieux de la fratrie, il a dû subir l'injuste sort de ne fréquenter l'école qu'accessoirement, car il a été choisi pour aider son père dans les travaux agricoles. Il prit quand même sa vengeance à travers ses fils, Badri et Sobhi. Ce dernier devint écrivain, professeur des universités et Directeur du Département d’Etudes Arabes à l'institut national des langues et civilisations orientales.

Halim Youssef - Le Généreux. De tous ses cousins, Said avait une affection particulière à Halim Youssef. On ne pouvait penser à Halim, sans que le mot "Le Généreux" nous vienne immédiatement à l'esprit. Il a donné sans compter; il à tous ceux qui en avaient besoin: il a tellement donné qu'en fin de vie, il ne lui restait pratiquement rien. Il n'hésitait pas à s'endetter pour les autres. Il est parti de cette terre, mais il a marqué les esprits de ce village et des villages voisins grâce à cette immense générosité.

Marj ne compte pas moins de 4 écrivains et poètes: Saïd, Ramez, Salim, Sobhi, ainsi que deux hommes d'affaires ayant possédé deux des plus grosses companies de transport du Golfe persique, notamment à Abu Dhabi: Nakad Elias Boustany et Shawki Halim Boustany.